Les traitements des complications du myélome

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Les traitements des complications du myélome
Si la prise en charge des douleurs osseuses est habituelle dans le myélome, les infections, l’anémie, l’insuffisance rénale et plus rarement un syndrome d’hyperviscosité du sang, nécessitent également des traitements spécifiques.

Hypercalcémie

Si la résorption osseuse est très importante, un re-largage massif de calcium osseux dans le sang peut être à l’origine d’une élévation de son taux sérique, ou hypercalcémie. Dans ce cas, divers traitements sont utilisés, dont la réalisation en urgence d’une épuration du sang du calcium en excès, car le risque de troubles du rythme cardiaque, voire d’un arrêt cardiaque, est majeur.
Il est toujours possible de réaliser une dialyse rénale (épuration du calcium en excès par le biais d’une machine), mais la solution la plus souvent choisie est celle d’une augmentation de l’élimination urinaire du calcium. Cette « hyper-élimination » urinaire du calcium en excès est effectuée en augmentant les apports hydriques et en donnant en même temps des diurétiques (hyperdiurèse provoquée). Lorsque la crise aiguë est passée, ou d’emblée en cas d’hypercalcémie plus modérée, l’administration de bisphosphonates par voie intraveineuse permettra le plus souvent d’attendre tranquillement la chimiothérapie, qui réduira la population des cellules cancéreuses à l’origine du trouble.

Infections

Du fait du désordre des défenses immunitaires, induit par la prolifération de plasmocytes malades dans la moelle et par les traitements (corticoïdes et chimiothérapie), les infections sont un problème fréquent au cours du myélome multiple. Ces infections peuvent dégénérer très vite et elles doivent être traitées sans hésitation par des antibiotiques, y compris en perfusion à l’hôpital.
La vaccination contre certaines infections bactériennes ou virales peut être nécessaire (pneumocoque et grippe). Sans être inquiet en permanence, il convient d’être très vigilant devant toute fièvre lorsque l’on a un myélome, et de ne pas hésiter à consulter son médecin. Des immunoglobines peuvent être prescrites dans la prévention du risque infectieux.

Correction de l’anémie

L’anémie correspond à une baisse du nombre de globules rouges dans le sang, et par conséquent du taux d’hémoglobine contenue dans ces globules rouges. Dans la mesure où ces cellules sont normalement chargées du transport de l’oxygène vers les tissus, l’anémie est responsable d’une baisse des performances avec fatigue, essoufflement au moindre effort, vertiges…
Cette anémie est le plus souvent liée à un syndrome « d’étouffement » de la moelle (où sont produits les globules rouges) par la prolifération des cellules cancéreuses.
Si l’anémie est trop importante, une transfusion peut être nécessaire pour remonter le taux d’hémoglobine au-dessus d’un seuil déterminé en fonction de votre âge et d’éventuelles maladies cardiaques associées. Si l’anémie est très importante et récidivante, un traitement par érythropoïétine peut être prescrit. Il s’agit d’une hormone naturelle capable de stimuler les cellules souches de la moelle à partir desquelles sont fabriqués les globules rouges. L’érythropoïétine est généralement administrée par injection sous-cutanée, et la fréquence d’administration est déterminée en fonction du taux d’hémoglobine dans le sang.

Insuffisance rénale

Le rein est normalement chargé de la filtration du sang afin de le débarrasser de ses impuretés qui sont éliminées dans les urines. Au cours du myélome, le rein est soumis à des agressions variées, mais la plus à risque est le dépôt dans le « filtre » rénal de morceaux de l’immunoglobuline monoclonale : les chaînes légères. Ce sont des petites protéines qui entrent dans la composition normale des immunoglobulines et qui sont sécrétées en trop grande quantité dans le myélome.
Les malades qui ont des chaînes légères dans les urines ont donc un risque élevé de dépôts dans le rein qui compromettent alors sa capacité de filtre. Le traitement régulier du myélome réduit la production de chaînes légères et protège la fonction rénale.
Il faut toujours informer le médecin que vous avez un myélome, lorsqu’un examen d’imagerie est prévu. En effet, le risque majeur chez le malade est de subir, sans précaution, un examen d’imagerie utilisant un produit de contraste (par exemple une coronarographie, un scanner avec injection, une urographie intraveineuse…). Sans une hyperhydratation et la perfusion associée de solutés basiques, le produit de contraste va se combiner aux chaînes légères pour constituer des complexes qui vont se déposer dans les reins, avec un risque majeur d’insuffisance rénale aiguë.
Pour les malades en insuffisance rénale, la dialyse chronique, 3 fois par semaine, peut être très bien supportée pendant longtemps et permet d’avoir la même espérance de vie qu’un malade sans insuffisance rénale.

Syndrome d’hyperviscosité sanguine

Dans certains cas, la sécrétion en très grande quantité de l’immunoglobuline monoclonale par les cellules myélomateuses aboutit à une telle augmentation des protéines dans le sang que celui-ci est épaissi et très visqueux, ralentissant sa circulation, en particulier dans les petits vaisseaux du cerveau. Certaines régions du cerveau peuvent alors être mal irriguées et mal oxygénées conduisant à des malaises simulant un accident vasculaire cérébral. Dans certains cas, des thromboses veineuses peuvent également survenir.
Une plasmaphérèse pourra être proposée. Il s’agit de vous brancher quelques heures sur une machine qui va séparer les cellules sanguines, du plasma trop riche en protéines. Les cellules isolées seront mélangées à un liquide qui a une composition similaire au plasma normal, puis réinjectées dans les veines. La plasmaphérèse permet d’attendre que la chimiothérapie réduise le nombre de cellules myélomateuses et leur sécrétion d’immunoglobuline monoclonale.

TRAITEMENTS D’URGENCE

– Les fractures osseuses et notamment les compressions neurologiques au niveau médullaire peuvent nécessiter une intervention neurochirurgicale en urgence de décompression, et éventuellement une radiothérapie.
– L’hypercalcémie se traite efficacement par des bisphosphonates en intraveineux et une hyperhydratation.
– L’insuffisance rénale liée à l’hypercalcémie, ou au myélome lui-même, peut nécessiter de faire une chimiothérapie en urgence, et de recourir au traitement salvateur et indispensable en cas d’insuffisance rénale avérée : la dialyse.

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About powershot

Un homme dans la soixantaine, photographe amateur depuis toujours, passionné d'informatique et amoureux des bonsaïs. Atteint d'un cancer du myélome en 2014 et en rémission depuis février 2015. Actuellement en traitement pour une grave neuropathie due à la chimiothérapie !