Le myélome aurait-il une origine génétique, chez les patients atteints de myélome, la maladie affecte les plasmocytes, des cellules immunitaires productrices d’anticorps.
Elles se multiplient à outrance et impactent la production des autres cellules de la moelle osseuse, telles que les globules rouges et les lymphocytes.
Pour cette raison, le myélome est parfois appelé cancer du sang, même si son origine réside dans la moelle osseuse.
Le myélome multiple, ou maladie de Kahler, est un cancer qui affecte les plasmocytes, des cellules du système immunitaire qui correspondent au stade final de différenciation des lymphocytes B.
Leur multiplication incontrôlée dans la moelle osseuse fragilise les os, perturbe la production des globules rouges et des cellules immunitaires, et peut également entraîner des complications rénales sévères.
Des tumeurs se développent, provoquant la destruction des parties osseuses. Elles sont fréquemment observables par radiographie du squelette, où des zones plus sombres apparaissent.
L’espérance de vie des personnes atteintes de cette maladie redoutable est de cinq ans en moyenne après le diagnostic, et aucun traitement miracle n’existe pour le moment.
Comme pour la majorité des cancers, les causes exactes du myélome multiple sont floues, et probablement multifactorielles.
Le chlordécone, un pesticide toxique, est toutefois montré du doigt dans le nombre significativement plus important de myélomes multiples recensés en Martinique.
D’autre part, une étude a mis en évidence la sous-expression de plusieurs gènes dans les cellules plasmocytaires par rapport à des cellules saines de moelle osseuse.
Une équipe de chercheurs de l’Institute of Cancer Research à Londres s’est à nouveau intéressée aux facteurs génétiques pouvant influencer cette maladie pernicieuse.
Les résultats, publiés dans la revue Nature Genetics, mettent en évidence des loci génétiques potentiellement impliqués dans son apparition.
Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont employé les grands moyens.
Ils ont comparé les séquences génomiques de près de 5.000 personnes atteintes de myélome avec celles d’environ 11.000 individus sains.
Grâce à cette vaste étude, ils ont pu identifier quatre nouveaux gènes associés à ce type de cancer. Si on les ajoute à ceux mis en évidence par une autre équipe britannique, cela porte à sept le nombre de gènes liés au myélome.
Ces résultats confirment l’identité génétique de ce type de cancer, explique Chris Bunce, directeur du Leukaemia and Lymphoma Research, une association caritative dédiée au financement de la recherche sur les cancers du sang.
Myélome et dérèglement du vieillissement cellulaire
Le gène Terc est un des quatre gènes mis en évidence dans cette nouvelle étude. Il est impliqué dans le contrôle de la taille des télomères, des séquences non codantes situées aux extrémités des chromosomes. Chez les personnes saines, les télomères sont peu à peu rongés au cours du cycle cellulaire. Ce processus permet de diminuer la durée de vie des cellules afin d’en créer de nouvelles régulièrement. Cependant, les plasmocytes des personnes atteintes de myélomes semblent oublier l’épreuve du temps et continuent de se diviser allégrement. « Les cellules tumorales sont connues pour ignorer les mécanismes de vieillissement, détaille Richard Houlston, un des participants à l’étude. Il serait intéressant de voir si génétique et vieillissement sont également liés dans d’autres formes de cancer du sang. »
Ces résultats mettent en évidence un lien entre le développement du myélome et une signature génétique particulière. Selon les auteurs, ils pourraient permettre d’identifier de nouvelles stratégies de traitement contre cette maladie dangereuse.