Nouvelles avancées pour le myélome
Cancer de la moelle osseuse : De nouvelles avancées pour le myélome
Le myélome est un cancer de la moelle osseuse qui représente 2 % de l’ensemble des cancers. La survie des patients a été multipliée par trois ces dix dernières années. Et de nouvelles molécules prometteuses sont annoncées.
Cette maladie touche 5000 personnes par an. Hormis l’âge, aucun facteur de risque précis n’est incriminé. Tout ce qu’on sait, c’est qu’un beau jour, un plasmocyte, une des nombreuses cellules fabriquées par la moelle osseuse et impliquées dans la lutte contre les infections, subit une mutation. A partir de là, il se multiplie, envahit la moelle et perturbe son fonctionnement.
Les conséquences sont nombreuses : sur l’os tout d’abord, car le plasmocyte fabrique une protéine qui détruit les cellules osseuses, puis sur le rein. La moitié des patients se retrouvent en insuffisance rénale. Le risque infectieux est également accru puisque la moelle osseuse, responsable de la fabrication des cellules du système immunitaire, est altérée. Le myélome entraîne une anémie et donc une très grande fatigue.
Une survie plus longue
Plus de 26 mois de rémission sans rechute chez des patients gravement atteints, c’est le résultat obtenu avec un nouveau traitement associant trois molécules (dont un inhibiteur de protéasome). Présenté au grand congrès mondial d’hématologie (ASH) à San Francisco, l’étude « Aspire » qui évaluait ce traitement, a suscité un indéniable enthousiasme parmi les médecins.
« Quand j’ai commencé à exercer, la médiane de survie des patients était autour de 30 mois, se souvient le Pr Thierry Facon, chef du service d’hématologie à l’hôpital Claude-Huriez (Lille) et ancien président de l’IFM (Intergroupe francophone du myélome).
Aujourd’hui, elle est de 5 ans pour ceux qui ne peuvent supporter le traitement intensif et de 7 à 10 ans pour les autres ». Avec ce traitement, dont l’évaluation s’est déroulée aussi en France, on peut espérer aller encore plus loin. D’autres molécules de la même classe thérapeutique sont en cours de développement.
Chimio et autogreffes de cellules souches
Le traitement du myélome est aujourd’hui extrêmement bien codifié avec des traitements de chimiothérapie « de première ligne » lorsque la maladie a été diagnostiquée, et d’autres médicaments pour les rechutes. Les chimiothérapies entraînent une rémission. La maladie évolue ainsi de rémission en rechutes. L’objectif, faire durer le plus longtemps possible la période de rémission.
Chez les patients plus jeunes (moins de 65 ans) ou en bonne santé générale, des chimio intensives ont été développées. Elles sont associées à des autogreffes, qui consistent à prélever des cellules souches saines chez le patient avant sa chimio, puis à réinjecter ces mêmes cellules après. Pour reconstituer la moelle osseuse détruite par le traitement et améliorer la survie.
La douleur osseuse est un signe d’alerte
L’envahissement de la moelle par le cancer entraîne des fractures et des douleurs osseuses. Ces douleurs sont très particulières. Contrairement aux rhumatismes qui touchent en priorité les articulations, les douleurs du myélome affectent le corps de l’os. Elles sont très intenses puisqu’elles peuvent nécessiter le recours à des morphiniques.
L’âge moyen de diagnostic tourne autour de 65-70 ans. Seuls 2 % des patients ont moins de 45 ans. « Je dis souvent à mes étudiants que s’ils auscultent un patient âgé, présentant une altération de son état général et des douleurs osseuses, ils doivent penser à un myélome », explique le Pr Thierry Facon.